I saw the play 'Edmond' written and staged by Alexis Michalik in Paris almost two years ago. The show had received five Molieres prizes (the supreme distinctions of the French theater) and impressed me with the combination of modernism and respect for tradition, of perfectly professional acting with tasteful directorial innovations, placed in the service of the spectators and their experiences. Theatre du Palais-Royal where the performance took place was also the place where (about 120 years ago) the events in the play take place - the story of the creation and of the premiere of one of the most successful works in the history of French theater, Edmond Rostand's 'Cyrano de Bergerac'. I was looking forward to seeing the film version created by the same director, and my expectations were largely rewarded.

For the spectators who are passionate about the history of the theater and especially the history of the French theater, this film will be a delight. The sparkling dialogue, the humor based upon situations and characters, and the interpretation of the actors team made up in the good tradition of the Comedie Francaise (with a special mention for Olivier Gourmet in the role of the great actor Coquelin) seemed to me very good. Beyond the love story or story in the film's plot, Alexis Michalik's 'Edmond' is a love affair with the French theater and an affectionate tribute to theater creators 120 years ago. Another great quality of the film is the glamorous and colorful reconstruction of Paris in the last decade of the 19th century. From this point of view, 'Edmond' walks on the traces of films like 'Moulin Rouge!' directed by Baz Luhrmann or Martin Scorsese's 'Hugo', combining meticulous documentation, attention to detail and respect for authenticity, and using computer graphics techniques to enhance history and to create the landscape of an era of fascinating social diversity and artistic effervescence.

How does the film compare to the play (which originally was based on a script that could not find financing a few years ago)? The theatrical version of 'Edmond' directed by Alexis Michalik was free-flowing and dynamic, in a cinematic style. The film version of 'Edmond' directed by Alexis Michalik is largely based on a theatrical style in which the beauty of the text and the art of the actors transform the words into feelings, with focus on passion for theater. Technically, both achievements are impressive. As an impact on the public, however, I believe that the theatrical version succeeded better. The reason is, perhaps, that in theater the cinematic style has most of the positive influence, while in the film the theatrical style adds a difficult-to-avoid ballast.

Voilà un film dont on ne peut rien dire vraiment car il est parfait, tel que nous ne pouvons que le rêver de bout en bout, alors pourquoi alourdir le verdict d'une dissection décortiquante. Bien sûr que nous portons en mémoire cinq ou six versions de cette pièce que nous avons vues dans des théâtres ou au cinéma. Bien sûr que nous ne pouvons que penser à Depardieu, mais ici le rôle étant explosé entre la vie réelle et la pièce, entre l'auteur, Edmond Rostand qui crée et invente la pièce, lettre à lettre, et dieu sait s'il en écrit beaucoup, certainement plus de trois car SOT n'est pas dans notre univers, et d'autre part un de ses amis qui jouera un second rôle et qui est amoureux d'une actrice et ne sait pas lui faire la cour, ami de Cyrano dans la pièce (et la vie réelle il y a fort longtemps ?),et enfin le Cyrano dans la pièce, le Cyrano historique Constant Coquelin, bien sûr joué par un autre acteur vivant, lui.

Le plus amusant est que le film n'hésite pas à citer une ou deux fois Daniel Mesguich et son éternel éphémère, et la trappe est un tour que ce Daniel Mesguich a souvent utilisé dans son inspiration farcesque de boulevard. Mais surtout quelque part nous nous y perdons dans les temps, et le seul temps qui ne se propulse pas sur scène est le temps du vrai Cyrano de Bergerac au 17ème siècle, sinon une épitaphe que nous nous devons de tous connaître. Mais il est bien sûr que Cyrano n'est que le prétexte pour parler d'Edmond Rostand qui a perdu dans la brume de ce monde son frère, le grand spécialiste qui disséquait des grenouilles, vivantes bien sûr, Jean Rostand.

Mais c'était un temps troublé, la troisième république qui se finit en 1939 et qui offrit quatre années de boucherie guerrière à la fin de la vie de notre Edmond Rostand. Mais Jean Rostand devait ne pas être bien loin. Mais il est sûr que l'on nous mène en bateau sur la Seine, à la godille plus qu'à la rame, et que les lieux ne sont pas tous, loin de là, vraiment ceux que l'on vous dit. Le théâtre de la Porte Saint- Martin prend à la fin une ampleur qui ressemble plutôt à un Palais Royal. Mais qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse, j'entends l'absinthe.

Dr. Jacques COULARDEAU

A great homage to French writer Edmond Rostand, the author of "Cyrano de Bergerac", a work that would become a legend, the play was played uninterrupted from 1897 until today, plus being screened many times, with many famous casts, in many films, the most famous being the one with Gérard Depardieu. All the actors are excellent and Alexis Michalik's direction is truly revolutionary.